Devant le soleil

Une seconde porte. Nastasia était en train de marcher dans les rues de son quartier. Elle avait un peu froid et était pressée de regagner la demeure familiale. Un professeur absent lui avait offert un impromptu moment de liberté jusqu’au cours du soir. La plus part de ses camarades avaient donc décidé d’aller à la bibliothèque en attendant l’heure du déjeuné. Mais notre jeune russe préférait rejoindre sa mère pour quelques heures. Elle savait qu’avec elle tout serait simple et enclin à la détente. Pour le moment c’est tout ce qu’elle réclamait.

C’est donc en pleins chemin qu’elle reconnue la lueur d’une porte. Quoi que celle-ci avait une teinte différente. Ce qui ne l’empêcha pas d’avancer un peu plus vite pour s’en rapprocher. Les pants de son long manteau s’envolaient autour d’elle dans un mouvement harmonieux. Heureusement ses chaussures étaient plates ce matin. Anticipant la sensation Nastasia ferma les yeux en traversant la matière miroitent.

**

La jeune femme cligna doucement des yeux. L’odeur de l’iode envahit presque instantanément ses narines. Et sous ses pieds ce mouvement régulier. Son cœur bondit dans sa poitrine lorsque son regard perçu enfin clairement ce qui l’entourait. Du bois, humide… un bateau. Dans un réflexe quasi inné elle se dirigea vers le bord. Et là un sourire éclaira ses traits à l’ordinaire si neutre.

« La mer. »

Combien de fois avait elle voulut connaître cet élément ? Devant elle un spectacle merveilleux se peignait progressivement. Une aube nouvelle… un levé une aurore. Son reflet se miroitait sur cette étendue. Epoustouflant. Hors du temps. Nastasia retira ses gants pour sentir la matière sous ses doigts. Jamais elle n’aurait imaginé vivre cela…

C'était un jour comme les autres, un de ces jours qui perpétuait le même cycle : Réveil, Cours et Repos. Mais cette fois ci Raviel décida de prendre du bon temps. Il n'irait donc pas en cours aujourd'hui, au profit d'un moment au bord de la mer. C'est pourquoi il se mit en direction de ce paysage, toujours aussi calme, sans jamais aucun mauvais présages.

Il s'essaya sur une des rambardes qui surplombaient la plage afin de profiter de ce paysage. Une légère brise lui parvenait, un air chaud très agréable, typique des littoraux. Mais pour une fois, il assista à quelque chose de peu commode. Une étrange sensation le parcouru, c'était sans aucun doute le signe de l'ouverture temporaire d'une porte. Il n'avait jamais compris pourquoi il était capable de les détecter, mais c'était en lui, se manifestant sous forme de sixième sens.

Il observa les alentours, tentant de repérer un quelconque moyen de locomotion pour prendre le large. En effet, ce sentiment se déroulait non loin d'ici, mais sur l'eau. L'idée était d'arriver à l'endroit du portail avant qu'il ne s'ouvre pour réceptionner la personne qui en sortirait. Il se dirigea vers un baraquement où il y trouva un voilier pas très imposant et assez vieux.

Il l'emprunta après avoir vérifié que personne ne se trouvait aux alentours. Après quelques minutes de voyage il se retrouva enfin à l'endroit de l'apparition du portail. Il s'en était fallu de peu, l'espace temps était déchiré alors qu'il s'immobilisait, secouant légèrement son bateau avant qu'un long silence s'installe. Raviel attendit un certains temps avant de voir une délicieuse personne sortir de la cale du voilier. Il l'observa un instant, elle semblait quelque peu perdue et curieuse.

Après un court instant il descendit les escaliers en silence avant de s'arrêter à quelques mètres derrière elle, puis il lui demanda d'un air tout à fais naturel, considérant qu'il n'encourait aucun danger avec cette personne.

"Bonjour, me comprenez vous?"

Il était en effet important d'établir quel était le langage qu'il devrait employer pour communiquer avec cette jeune femme, en espérant que ce ne soit pas un dialecte inconnu en ce monde.

Nastasia entendit le pas du jeune homme sur le bois mouillé, avant de le voir. Elle savait donc qu’une présence était non loin d’elle. Mais elle ne soupçonnait pas que cette personne engagerait un dialogue.

Bonjour, me comprenez-vous?"

Quel langue était ce ? Tout en se posant la question la jeune russe étudiait son interlocuteur. Mince, élégant, pas dénué d’un certain charme. Au son calme et naturel la jeune voyageuse comprit qu’il tentait d’engager un dialogue. Elle lui sourit poliment.

Puis tout en observant ses réactions elle lui répondit dans un russe charmant.

-« Bonjour… »

Mais elle se raviva et opta pour la langue véhiculaire du monde. L’anglais. Il était tout aussi clair que son russe quoiqu’un peu plus trainant.

-« Parlez-vous l’anglais ? »

Maintenant elle c’était totalement retournée, abandonnant le soleil pour dialoguer avec cet inconnu. Est-ce qu’elle était arrivée ici pour faire cette nouvelle rencontre ? Avec un air interrogateur elle l’observait.

Et se décida à hotter son gros manteau. Sur cette mer la température était agréable. Ainsi révéla telle une silhouette svelte gracieuse pleine de tenue. Cela mit en valeur par une longue robe sombre de couleur prune au tissu épais aux motifs discrets.

Elle remit en place sur son poignet un délicat bracelet d’argent. Un geste inconscient répété des dizaines de foi par jour. Cet amour du détail… Mais c’était sa nature, pourquoi la dénigrer ? Ses yeux couleur gris perles avaient l’air si brillant ce matin. La mer l’avait éveillé de manière suprenante.

Pégase de Roche Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 22/05/2008

Le silence. Mais pas un silence normal. Disons que se serait le genre de silence qu'il pourrait exister si tout un opéra qui avait eut l'idée de faire le concert en branchant les instruments sur des amplis. Et qu’après avoir joué une heure et demie a plein volume, que la foule se soit mise à hurler, les insectes à bourdonner, les bébés à geindre... Et que soudainement, Il y ai eut le silence. Voici le genre de Silence.
Bien sur, il faisait froid, aussi. Peut être trop pour quelqu'un qui était en dehors de son corps.
Et soudain, la lumière. Le bruit.

Je ne chutais pas. J'étais atterri dans la mer, directement. Comme si on s'endormais entouré d'ami cher, à coté d'une cheminé ou les braises rougeoyaient encore. Et qu'on se réveillait dans une immensité bleue, perdu et trempé.
Pourtant, je nageais. J'arrivais tant bien que mal. Sur une plage en sable fin. Ma sacoche était trempée. Mais pas a l'intérieur. J'étais content d'avoir payé plus pour la rendre imperméable. Et de ne pas avoir oublié de la fermer.

Le sable collait à mes bottes, a mes vêtements, de partout. Je sentais l'embrun et c'était extrêmement désagréable. J'était content de ne pas avoir rencontré un banc de poisson carnivore ou d'algues agressives.

Une chose que je ne savais pas, c'est que j'étais la. A dire, ca ne surprenait personne. Mais, pour être clair, il y avait deux Neil sur ce monde.
Un procédé que j'aurais voulu étudier si j'en avais eut conscience.

J'enlevais mes bottes. Je regardais la plage. Personne.
Non. A quelques 800 mètres, deux silhouettes. Elles discutaient. Leurs voix étaient presque inaudibles. Le bruit du va et vient de la mer me crispait. Elles étaient telle une horloge qui te rappelait ton temps qui s'écoulait. Inexorablement.

J'eus envie de me dévêtir et de faire sécher mes vetements. Mais je devais aller à la rencontre de ces gens. Je pris mes bottes en main et commençait à avancer le long de la cote, en direction des deux silhouettes. J'étais étrangement déconnecté de la réalité. Je ne me souciais pas de savoir si c'était des ennemis potentiels ou des alliés. J'avançais juste, sentant le sable entre mes orteils. Avançant vers eux. Mes vetements me collaient, je me sentais plus que mal a l’aise

Les silhouettes se précisaient. Et la chose la plus marquante... C'est qu'ils exaltaient une odeur familière. Au milieu de cette odeur d'embrun, c'était extrêmement flagrant. Comme si deux lucioles avaient essayé de se fondre et de se dissimuler dans une foule de cafards.

La première langue qu'elle employa lui permit de souffler, ainsi elle parlait une langue de ce monde. Lorsqu'elle poursuivit en anglais, il parut surpris. Était-elle vraiment étrangère? Il ne savait pas s'il était possible d'emprunter un portail pour le même monde. Quoiqu'il en soit il se devait de lui répondre. Mais quelle était la langue avec laquelle elle aurait le plus de facilitées? Il se décida alors d'employer les deux, il était sans doute préférable de lui laisser le choix. Pour commencer il lui dit en russe, avec une telle aisance qu'on aurait pu croire que c'était sa langue natale.

"En effet, je parle anglais." Il marqua une courte pause, puis repris en employant cette fois ci l'anglais. "Mais je peux aussi parler bien d'autres langues."

Après quoi il lui adressa un léger sourire, l'observant en silence. Lorsqu'elle se découvra, il ne parvint pas à s'empêcher de laisser apparaître un léger sourire gêné. Cette robe était d'une grande beauté, elle lui saillait parfaitement. Il ferma les yeux pour ne pas paraître offusquant, puis par pur politesse lui demanda en tendant son bras à l'horizontal, employant cette fois ci l'anglais.

"Souhaitez vous que je vous débarrasse de votre manteau?"

Il attendit ainsi une quelconque réaction, après ces politesses, il engagerait la conversation afin de se renseigner sur elle. Il avait bien des questions à lui poser, mais sans doute avait-elle empruntée ce portail pour découvrir des choses, et non subir un interrogatoire. C'est pourquoi il devait faire attention de ne pas être malpoli ou gênant.

[ Hrp : Pour information, j'ai légèrement modifié ma fiche de présentation. Autre chose, Neil, nous sommes sur un bateau, mis à part si tu te nomme Moïse je doute que tu arriveras à nous rejoindre ^^]

"En effet, je parle anglais."

Elle fut… surprise l’a été le mot. Surprise soulignée par un délicat « ho » muet de ses lèvres fines et roses. Un Russe parfait de celui qu’elle entendait dans la bouche de tout les jeunes hommes de Russie. Était-il Russe ? En fait elle ne savait pas même prêt de quelle côté elle se trouvait. Mais loin de sa terre cela c’était certain. Alors d’où venait-il ?

"Mais je peux aussi parler bien d'autres langues."

Un bilingue donc. Peut être même plus. Il était rare de rencontrer quelqu'un d’aussi jeune, passer aussi simplement entre ces deux langues. Cela l’a séduit. La mit en confiance même. Elle aimait l’intellect bien plus qu’une quelqu’une beauté physique. Malheureusement cela lui faisait parfois relayer les qualités humaines au second plan. Ce qu’elle s’évertuait à corriger en permanence. Mais là…

Au sourire elle répondit à un sourire. Quoi que plus poli et prudent que séducteur. La brise marine soulevait légèrement ses mèches brunes autour de son visage. C’était bien la première fois que cela ne la dérangeait pas cet air était plus tendre que celui de sa ville, elle l’appréciait.

"Souhaitez vous que je vous débarrasse de votre manteau?"

Son bras était déjà tendu, lui offrant de quoi se mettre un peu plus à l’aise. Et bien que Nastasia fût élevée dans l’opulence et la richesse. Elle avait développé un comportement indépendant. Peut être par opposition à ses mœurs, peut être pour être libre, peut être pour s’affirmer. Qui pouvait le savoir ? Elle, elle acceptait les trois idées avec tranquillité.

Son visage s’inclina doucement vers le bas en signe de gratitude. Les gentlemans n’étaient plus centrés à Londres, c’était une bonne nouvelle. Tout en étudiant sa position et les traits de son visage apparemment gêné Nastasia hésita sur la langue à utiliser. S’il était russe elle le saurait rapidement. Personne ne pouvait la tromper quand elle écoutait sa langue natale.

Alors cette petite chasse à la vérité fut lancée. Elle plaça son manteau sur son propre bras, avec une grâce précieuse révélant peut être son milieu sociale. Qu’importe la guerre froide était finit… n’est ce pas ? Une onde d’inquiétude la traversa. Son corps se raidit discrétement. Était-elle dans les années du conflit ? Peut être pas à sa place sur une mer occidentale.

Passerait-elle pour une folle… si elle demandait ? Tant pis. Sa sécurité était plus importante que l’opinion d’un inconnu. Aussi surprenant soit il. Le regardant dans les yeux elle demanda en russe d’un ton sérieux.

-« En quelle année sommes-nous ? »

Le bateau avançait toujours lentement imperturbable. Ou allait elle finir ?

[HRP: Fiche relut Mr Raviel. ^^ Neil nous pouvons dire que le bateau va vers la plage ou tu te trouve si tu veux. Smile

]

Cette question était attendue, et purement justifiée. Il se redressa tout en serrant délicatement le manteau près de lui, en prenant soin de ne pas faire de pli ou tout simplement, de l'abimer. Il l'observa un instant en silence, son esprit s'égarant par moment, le son des vagues heurtant leur embarcation le berçait malgré lui. Il se décida enfin à lui répondre en russe afin de ne pas la gêner et de pouvoir être parfaitement compris par cette jeune demoiselle.

"Nous sommes en 2011, selon le calendrier grégorien."

C'était la réponse la plus exact qu'il pouvait lui fournir. Maintenant, pouvait-il se permettre de lui retourner la question? Il était lui aussi en droit de savoir à quelle époque elle appartenait. Il se lança donc, toujours dans un russe des plus clairs, en prenant soin de bien présenter la chose.

"Serait-il impudent de vous retourner la question Mademoiselle?"

Il se rendit alors compte qu'il n'avait pas encore donné son nom, ni donné le sien. Erreur de précipitation sans aucun doute, qu'il entreprit de corriger immédiatement. C'est dans cette optique qu'il lui dit dans la langue de cette jeune femme tout en prenant un air quelque peu troublé.

"Veuillez m'excuser mon impolitesse, mais je ne me suis pas présenté."

Il s'inclina humblement puis poursuivit.

"Je me nomme Raviel Hell, mais vous pouvez m'appeler Raviel, cela suffira amplement."

Il n'osa pas lui demander son nom, pensant qu'elle le ferait à son tour par politesse. Si malgré tout elle attendait une quelconque demande il y viendrait sans hésiter. Il brûlait d'envie de connaître le nom de cette nouvelle arrivante. Allait-il devoir lui servir de chaperon durant le temps où elle resterait ici?

[Hrp : Je t'introduirais dans la discussion une fois la présentation finie Neil ^^ En faisant en effet accoster l'embarcation sur la plage]

Elle vit à son regard qu’il partit très loin d’ici pendant un instant. Comment lui en vouloir ? Ce son était si hypnotisant. Elle-même y aurait sans doute cédé si la situation était moins imprécise. Se laisser bercer n’était pas en ses moyens pour le moment.

"Nous sommes en 2011, selon le calendrier grégorien."

Son cœur retrouva son rythme habituel. Bien. 2011 n’était pas si loin de ce qu’elle connaissait. Que pouvait y avoir changé en trois ans ? Le monde avait survécu à cette affreuse crise économique. Il parlait bien. Elle ne pouvait dire si il s’agissait, comme elle de sa langue maternelle… il fallait attendre en savoir un peu plus.

"Serait-il impudent de vous retourner la question Mademoiselle?"

Ses se plantèrent dans les siens perplexes. Pourquoi se sentait-il le besoin de lui poser la question ? Serait ce possible que… cette idée était tout simplement magique… serait ce possible qu’il voyage aussi. Comme elle. Elle se raisonna en silence et garda un calme de façade. Etait ce prudent de lui répondre ? Elle décida que oui. Après tout il l’avait informé sans problème. Un échange équitable.

-« Je pensais que nous étions en novembre 2008 de ce même calendrier. »

"Veuillez m'excuser mon impolitesse, mais je ne me suis pas présenté."

Nastasia réalisa qu’en effet cette étape avait été oublié. Elle sourit devant sa révérence. Cette attitude maniérée et polie n’était pas pour lui déplaire. Cela faisait partie de son enfance de son petit univers personnel et rassurant.

"Je me nomme Raviel Hell, mais vous pouvez m'appeler Raviel, cela suffira amplement."

-« Je suis Nastasia Valdinach. Nastasia oui. Enchantée. »

Suivant son code, la jeune femme s’inclina à son tour. Elle essayait de retenir toutes ses questions par convenance. Mais cette rencontre suscitait sa curiosité. Puisqu’il avait entamé le dialogue, elle pouvait le continuer. Tout en le détaillant un peu plus la russe essaya de lui donner un âge. Jeune oui. La vingtaine peut être un peu moins. Mais avant cela même…

-« Avez-vous une quelquonque origine juive Monsieur Raviel ? »

A son nom de famille elle en doutait. Peut être sa mère. Pour l’engager à parler, Nastasia se permit un sourire délicat. La vérité. Seulement la vérité. Elle ne voulait pas d’ennemi… au contraire.

Nastasia... Nastasia Valdinach. C'était un fort jolie nom, sans aucun doute d'origine slave. La langue employée par cette jeune femme aurait pût suffire à le diriger vers cette déduction, mais elle pouvait très bien avoir apprise cette langue dans un tout autre pays. La question qu'elle lui posa le plaça dans une situation plutôt gênante. Il aurait aimé lui répondre, mais il ne possédait aucune réponse à cela puisque lui même n'avait aucune idée de ses origines.

Devait-il lui mentir? Ce n'était certainement pas nécessaire, mais il était vrai aussi qu'il n'avait aucune obligation envers cette jeune femme. Cependant, il préférait ne pas avoir à mentir. Cette personne n'était de toute façon pas, sous aucune forme, une menace. Il lui répondit alors tout en affichant un sourire exprimant clairement la gêne que provoquait cette question.

"J'aurais aimé vous répondre, Dame Nastasia, mais je n'ai malheureusement aucune réponse moi même."

Il lui adressa un sourire de sympathie, tentant certainement inconsciemment par cet acte de faire en sorte que cette réponse lui suffise, une sorte de numéro de charme plutôt grossier, bien trop simple pour ne pas être perçut. Une étrange sensation le parcourut tandis que ses yeux étaient plongés dans les siens.

En effet, cette même sensation qui l'avertissait de quelque chose pouvant être menaçant venait de surgir en lui. Il s'approcha du bord pour observer la plage. Une silhouette c'était dessinée au loin. Celle-ci ne dégageait aucune aura d'hostilité, mais qui cela pouvait-il bien être? La réponse ne tarderait pas à s'offrir à lui. En effet, l'embarcation semblait avoir décidée de revenir seule vers cette vaste plage.

Il n'insista pas, préférant laisser au navire prendre le chemin qu'il désirait et lui permette de répondre à cette question. Il se retourna vers Nastasia afin de poursuivre sa conversation avec elle.

"Dame Nastasia, j'aimerai, si vous me le permettez, vous offrir un gîte pour les jours à venir. J'habite par chance non loin d'ici, à quelques miles tout au plus."

Son regard était celui d'un ami, il n'avait aucune intention de nuire à cette jeune demoiselle. Mais cela, elle devait certainement le savoir depuis le début. S'il avait voulu lui faire du mal, il en avait eu bien des occasions depuis leur délicieuse rencontre. Pour revenir au sujet qui pourrait l'intéresser, il ajouta tout en s'inclinant à nouveau légèrement.

"Si vous m'en faîtes l'honneur, je pourrais éventuellement vous servir de guide."

Après tout, avait-il autre chose à faire? Cette rencontre allait peut être enfin ajouter un peu gaieté dans sa vie. Mais une question le perturbait, bien qu'il n'en laissait rien paraître. Combien de temps allait-il lui servir de chaperon? Et surtout, pourquoi avait-elle traversée ce portail? Le goût du risque? Peu importe, il poserait ces questions plus tard.

Lorsqu’elle vit son regard perturbé Nastasia sentit qu’elle avait pointé le doigt sur un sujet délicat. Elle hésita à retirer sa question. Mais non. Elle voulait savoir… elle saurait.

"J'aurais aimé vous répondre, Dame Nastasia, mais je n'ai malheureusement aucune réponse moi même."

Elle étudia son sourire. Etait ce la seule manière qu’il avait trouvé pour éviter de se présenter. Elle n’aurait porté aucun jugement sur sa réponse pourtant. Mais comment pouvait il le savoir ? Elle décida d’accepter sans repréciser. Après tout ils ne se connaissaient pas. La jeune russe savait qu’elle ne pouvait pas tout se permettre.

Et puis s’il disait vrai ? Cela aussi était possible. Elle le vit aller vers la rambarde. L’avait elle tant déstabilisé pour qu’il fuit ainsi en observant le large ? Elle le regretta presque. Rien ne servait de s’excuser. Cela elle l’avait apprit très tôt. : « Quand le mal est fait rien ne sert de vouloir le rattraper. »

Alors elle attendit en silence. Ecoutant ainsi un peu plus la musique de l’eau. Essayant de comprendre comment quelqu'un pouvait ignorer son passé. Un choc ? Le plus probable. Surement le plus compliqué aussi.

Ses yeux gris se posèrent sur le dos du jeune homme. Pourquoi le croisait-elle maintenant ?
Maintenant il se tournait vers elle. Et ce qui suivit cela elle ne s’y attendait pas. Pas du tout même.

"Dame Nastasia, j'aimerai, si vous me le permettez, vous offrir un gîte pour les jours à venir. J'habite par chance non loin d'ici, à quelques miles tout au plus."

Plusieurs questions lui montèrent aux lèvres en quelques secondes : Comment savait il qu’elle n’avait pas de gîte ? Pourquoi l’aider sans la connaître ? Pourquoi… Elle le regardait étonnée avec un mélange de réserve et de crainte.

"Si vous m'en faîtes l'honneur, je pourrais éventuellement vous servir de guide."

-« Mais… enfin, vous ne me connaissez pas. »

Cela sonnait sur le ton de l’évidence pour elle. Et comment quelqu'un pouvait être aussi généreux et conciliant aussi vite ? C’était déstabilisant, imprévu. Ses lèvres se détendirent en un sourire confus. Il ne fallait pas qu’il interprète mal cette remarque. C’était plutôt un avertissement implicite.

Elle n’était jamais facile à convaincre. Au grand damne de son entourage. Mais cette foi elle essaya d’être douce. Sans oublier que le bateau venait d’accoster seul sur une plage dont elle ignorait jusqu’au nom…

-« Pourquoi feriez-vous cela ? »

[HRP: Neil tu es avec nous. Wink

]

Il attendait cette question, après tout il était tout à fais normal qu'elle s'interroge sur ses intentions. Il pris le temps de répondre, cherchant la meilleure façon de présenter les choses. Après un court instant il lui répondit tout en lui accordant un léger sourire.

"Je vous attendais d'une certaine façon, Dame Nastasia. Et cette intention vient du fais que je suis moi aussi un voyageur."

Une fois de plus, il lui avait donné uniquement la vérité. Bien qu'il négligeait certains détails, l'essentiel était dis. Le bateau étant finalement arrivé à quai, ou du moins sur la berge, Raviel se décida à descendre. Il se dirigea vers l'ancre qu'il laissa glisser, celle ci s'enfonçant dans le sable dans un bruit étouffé. Après quoi il se dirigea vers la passerelle qu'il laissa tomber doucement, en prenant soin de ne pas abimer le matériel.

Il aurait normalement eu pour principe de laisser Nastasia passer en premier par courtoisie mais l'inconnu, qui était un homme, se tenait face au bateau. Il passa devant elle et lui dit tout en s'inclinant légèrement en signe de respect avant même de s'engager dans la descente.

"Veuillez m'excuser, je ne sais point qui est cet homme. J'aimerai m'assurer que vous n'encourez aucun danger."

Il descendit lentement l'escalier puis fit quelques pas sur le sable afin de se placer non loin de l'homme. Celui-ci était dans une tenue plutôt... étrange? C'était bien le mot. A première vue, il ne semblait pas vraiment hostile, cependant les apparences sont souvent trompeuses. Il lui dit alors en anglais, étant la langue universel en ce monde.

"Excusez moi Monsieur, puis je savoir ce qui vous amène?"

Pégase de Roche Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 22/05/2008

Ce trajet me parut long. Une éternité, pour tout dire. Les silhouettes avaient elle disparut? Je ne m'en rappelle même plus. J'arrivais alors, remarquant une embarcation. Je restais la, à fixer l'embarcation. J'avais l'œil étrangement hagard. Je me sentais étrangement déconnecté.

L'embarcation accosta. Je ne me rappelais pas avoir vu d'embarcation auparavant. Mais tout me semblait tellement irréel. La petite passerelle en bois avait elle toujours été la? Je ne m'en souvenais pas. J'entais vaguement des bruits. Je ne connaissais pas la langue.

L'homme fit quelques pas, descendant des escaliers. Il me fixa un peu trop longtemps pour que ca soit normal. Ma tenue devait le surprendre. Plus ou moins. Il ouvrit la bouche, prononçant des mots. Je ne comprenais pas ce dialecte. On aurait dit un dialecte ancien de Jilliv. Et je n'avais jamais appris le Jillivien.

-Wa.... Enfin, Wa ne comprends pas.

Il s'agissait d'un français approximatif. Avec un accent très prononcé. Un accent qu'on aurait put comparer a de L'anglais ou de L'allemand. Un petit mix des deux. En tout cas, lorsque j'ouvrais la bouche, on savait que je n'étais pas d'ici. Etait il seul? Je sentais... Quelque chose. Si j'avais été frais et disponible, j'aurais surement remarqué quelqu'un qui avait deja emprunté une porte. Mais la, tout sentait l'embrun et tout me parraissait à la fois familier et etranger.
L'homme me semblait familier. Au milieu de ce miasme irréel qu'étaient mes pensées, une image apparut. Un souvenir. Tel une source pure dans mon esprit, caché par d'épais déchets.

Un matin frisquet. Sur un banc. Un homme dont il fallait de méfier. Ravivi.

Raviel l'observait en silence. Quelle était la langue de cette personne? Du français à première vue, mais les lacunes qui accompagnaient la prononciation de cette phrase l'induisait en erreur. Curieusement cet homme lui rappelait quelque chose, mais il ne pouvait se souvenir de leur rencontre. Il s'était éveillé il y a quelques temps de cela, seul et sans souvenirs de son passé. Au cours de sa vie il avait simplement découvert qu'il possédait un sixième sens ainsi qu'un pouvoir quelque peu étrange.

Ce sixième sens qui lui permettait de repérer les personnes que l'on appelle les "Transgresseurs". Ils n'étaient autres que les "Voyageurs", du moins c'était le terme qu'employait Raviel. Cette personne était entourée de cette aura qui caractérisait chacun des voyageurs qu'il voyait. Était-il ici depuis longtemps? Peu importe, il ne semblait pas vraiment dangereux. Il n'avait pas appris de langage lui permettant d'entrer en contact avec lui. Mais plutôt que de se taire, il tenta de se faire comprendre. Il lui répondit alors en français, pensant que ce serait la langue la plus simple à assimiler pour lui.

"Tu ne sembles pas d'ici. Mais il me semble que nous nous connaissons. Je sais que tu parles un dialecte étranger, mais le français reste à la portée de ta compréhension, non?"

Il lui adressa un léger sourire, le fixant d'un regard calme et froid. Il devait avant tout prendre soin de Nastasia, il s'était lui même proclamé gardien du temps après la rencontre qu'il avait eu lors de son dernier voyage. Plus important, que voulait cet homme? Avait-il lui aussi perçut l'arrivée de Nastasia? Poursuivant sur sa lancée il lui demanda toujours en français.

"Qu'est-ce qui t'amène ici, voyageur?"

Il ne lui restait dorénavant plus qu'à attendre sa réponse. En cas de difficulté il pourrait user de son pouvoir afin de se débarrasser de cette personne. Mais il devait rester prudent, celui-ci n'était pas à prendre à la légère. De plus, étant lui aussi un voyageur, peut être était-il ce qu'il devrait qualifier de compagnon.

"Je vous attendais d'une certaine façon, Dame Nastasia. Et cette intention vient du fais que je suis moi aussi un voyageur."

Elle l’observa de plus en plus perplexe. Il l’attendait. Il était un voyageur…. Etait ce elle qui voyait un deuxième sens à tous ces mots. Ou son intuition avait telle vue juste. Elle ne savait que répondre. Ces questions auraient put paraitre déplacés.

Et elle sentit le bateau s’arrêter. Surprise elle regarda ce qui se passait. Raviel était déjà en train de faire descendre la passerelle. Et bien. Tout allait vite. Elle n’avait plus le temps de penser clairement. De se faire une opinion. Que devait-elle faire ? Le suivre ? Ce quasi inconnu.
Le jeune homme allait à terre passant devant elle. Elle ne s’en formalisa pas outre mesure.Veuillez m'excuser, je ne sais point qui est cet homme. J'aimerai m'assurer que vous n'encourez aucun danger."

Nastasia le regarda aller sur la plage avec une certaine réserve. Elle ne voulait pas vraiment quitter ce bateau ne sachant pas ce qui l’attendait ailleurs. Et en même temps cette curiosité. Difficile de se décider. Alors de sa place elle observa les deux hommes discuter. Car oui maintenant il y avait un autre homme… différent encore.

Est-ce que ce nouveau venu savait qu’elle était ici ? Devait elle s’en inquiété ? Le vent lui portait leur échange. Il lui sembla reconnaître les consonances européennes. Peut être du français, elle en avait apprit les bases il y a peu. Il ne semblait pas hostile plutôt déconnecter. Un peu comme quelqu'un qui débarque dans un endroit inconnu. Un peu comme elle.

Bien sur elle était curieuse. Alors elle se décida. Doucement Nastasia apparue devant la passerelle. Observant les deux hommes avec retenue et application. Pourquoi était elle là au juste ? Qu’est ce que tout ceci devait lui faire comprendre ?

"Qu'est-ce qui t'amène ici, voyageur?"

Ses pieds foulèrent enfin le sable. Pour la première foi… Et malgré l’étrangeté de la situation la jeune russe sourit. Elle ne connaissait pas tout ça. Instinctivement elle se rapprocha de Raviel. C’était celui qu’elle connaissait le mieux à vrai dire ce constat aurait dut l’inquiétée. Mais pour le moment elle ne se sentait pas inquiété. Juste… étrangère.

En bonne diplomate elle sourit au nouveau venue. Elle hésita un instant, mais préféra garder le silence. Après tout ils avait déjà engagé le dialogue.

Pégase de Roche Nombre de messages : 94 Date d'inscription : 22/05/2008

Ravivi me fixait etrangement. Il comprenait ce que j'avais dit. Mais son comportement avait changé du tout au tout depuis la derniere fois. La, il degageait moins de...
Ce nuage était magnifique. Dans ce ciel... Mes vetements ne me colaient presque plus. Je sentais qu'il étaient legerement tiedes, chauffés par le soleil. Le sable se faufilait entre mes orteils. C'était desagreable au debut, mais maintenant, c'était... bon.
"Tu ne sembles pas d'ici. Mais il me semble que nous nous connaissons. Je sais que tu parles un dialecte étranger, mais le français reste à la portée de ta compréhension, non?"

Ces paroles me rappelerent a la réalité. Je me rappellais ou j'étais et qui était mon interlocuteur. Mon interlocuteur me fixa froidement. Il se doutait que j'étais un peu déconnecté. Une chose, je comprenais des mots. Ils me rappellerent a la réalité mieux que n'importe quel seau d'eau gelé.
Je ne savais pas ou j'étais, si j'étais en danger et ou je devais aller. Ce manque d'information me tira de cette reverie. Je restais silencieux, cepandant.

"Qu'est-ce qui t'amène ici, voyageur?"

A entendre le mot "voyageur", je tressaillis. J'avais l'etrange impression que mon interlocuteur Voyait. Le flux, le bruit, l'odeur, le bourdonnement. Je le ressentais moi aussi. Les portes m'appellaient sussurant une douce mélodie. Ceux qui en avait cotoyé résonnaient. Il étaient comme des petites lumieres bourdonnantes dans ce monde empli de musique. Ils étaient la, tel l'echo de la porte.

Je recadrais mes pensées qui s'egaraient. Le bruit de la mer avait il disparut? Il m'avait l'air attenué.
Derriere, sur la passerelle, quelqu'un descendit. Etait ce moi, ou la lumiere avait soudainement diminué? Il ne faisait pas plus frisquet?
Ce sable était agreable, mais je ne me sentais pas en equilibre. Je m'appretais a lui repondre. Je reflechissais aux diverses reponses. Les mots s'entremelaient dans ma tete. Tiens, le sol ne s'était pas rapproché?

Neil avait ouvert la bouche, commencant une phrase. Il avait levé un regard sur Nastacia qui descendait de la passerelle. Et il était tombé sur la sable, dans le silence. Ses yeux étaient ouverts . Ses yeux étaient vides. Ses yeux semblaient fixer le ciel. Et les étoiles, au dela de la nuit.
Son poux battait lentement. La chose la plus horrible était certainement son corps qui était désormais froid. Et ce sourire doux.

L'homme qui se tenait face à lui portait un regard indécis et absent. Il semblait vacillait entre deux réalités. Lui était-il arrivé quelque chose avant leur rencontre? Curieusement il semblait lui porter un regard emprunt de crainte et pourtant très calme. Le connaissait-il? Alors qu'il allait répondre à sa question le jeune homme se laissa choir au sol. Raviel l'observa en silence, intrigué. Que devait-il faire?

Il s'approcha de lui puis se mit accroupi face à lui. Il posa sa main sur le visage du jeune homme, dirigeant ses yeux vers les siens. Il semblait perturbé, incapable de comprendre ou d'analyser l'environnement. Raviel le prit alors dans ses bras afin de le porter. Il l'observa un instant avant de se tourner vers Nastasia. Il repris l'accent et la langue de la belle inconnue pour lui dire.

"Nous allons l'emmener avec nous. Je pense qu'il est préférable d'aller chez moi avant que nous soyons questionnés par les officiers de police. Le fait que vous ne puissiez pas décliner votre identité risque de poser problème."

Il lui adressa un léger sourire comme pour la rassurer puis se mit en route, il savait qu'elle le suivrait, n'ayant aucun autres choix. Il répondrait à ses questions après ce voyage de courte durée. Il souhaitait simplement pouvoir discuter sans risques alentours et tension constante. Il ajouta cependant afin de la rassurer sur ses intentions, lui adressant par la même occasion un nouveau sourire.

"Ne vous inquiètez pas, je ne vous ferais aucun mal. Ni à vous, ni à cette personne. Cependant il est bien plus sage de parler dans un endroit plus calme et sécuritaire Dame Nastasia. J'espère que vous n'y voyez aucun inconvénient, pardonnez mon audace, la situation exige malheureusement de telles précautions."

Ps : On recrée un post en ville? Si quelqu'un est volontaire, qu'il se lance ^^ Cependant une dernière intervention de Nastasia sur ce post serait la bienvenue ^^

Nastasia regardait l’homme étrange le vit lui sourire aussi. Puis tomber vers le sol. En réflexe purement humain la jeune femme avança vers lui. Raviel l’avait devancé et s’occupait de lui avec pragmatisme. Elle resta à sa droite agenouillée pour observer. Il était concentré. Savait il ce qui se passait ?

Ses propres connaissances en médecines étaient pour ainsi dire lamentables.

Nous allons l'emmener avec nous. Je pense qu'il est préférable d'aller chez moi avant que nous soyons questionnés par les officiers de police. Le fait que vous ne puissiez pas décliner votre identité risque de poser problème."

Elle regardait son sourire essayant de juger. Il avait raison bien sur. Elle ne pouvait pas dire ce qu’elle était. Et que son « soi », quelle idée étrange, soit impliqué.
Peut être vit il ses doutes.

"Ne vous inquiètez pas, je ne vous ferais aucun mal. Ni à vous, ni à cette personne. Cependant il est bien plus sage de parler dans un endroit plus calme et sécuritaire Dame Nastasia. J'espère que vous n'y voyez aucun inconvénient, pardonnez mon audace, la situation exige malheureusement de telles précautions."

Elle étudia un instant l’inconscient. Oui c’était sans doute la meilleure chose à faire.

-« Alors je vais vous faire confiance. Allons-y. »

De sa démarche classieuse la jeune russe le suivit sur les dunes en silence.